Egalité réelle......kesako?
Benoit Hamon, qui a une vision un peu primaire et passéiste du Socialisme Français, a pondu un catalogue de bonnes intentions concernant la santé, les discriminations, le logement et l’éducation sous le titre « d’Egalité Réelle ». Inutile de trop s’attarder sur ce slogan qui est vide de sens, sauf à induire l’idée qu’il s’oppose à une Egalité virtuelle. Même dans son signifiant le plus profond, tel que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en Dignité et en Droits » L’Egalité est un concept tangible qui se suffit à lui-même excluant, sous peine d’absurde, tout polysémisme.
Il eut été plus clair de dire que le parti Socialiste propose une série de mesures visant à réduire certaines inégalités. Inégalités ou injustices ? Mais qui a dit Justice ? Sans aller jusqu’à affirmer que « la Justice n’est que l’intérêt du plus fort » il me semble que le mot équité serait plus conforme.
Peut-être M. Hamon pourrait-il, avant de le combattre, relire John Rawls qui dit : « La Justice est la première vertu des institutions sociales comme la Vérité est celle des systèmes de pensées » …… « Une action peut être considérée comme « bonne » si, et seulement si, elle permet d'accroitre le plus grand bonheur pour le plus grand nombre »
Voilà la vraie question : Les mesures Hamon-Aubry seraient-elles, dans la situation actuelle de la France par rapport au contexte Européen et Mondial, de nature à accroitre le plus grand bonheur pour le plus grand nombre ? Le « remake » étendu de l’esprit des 35 heures est-il encore jouable aujourd’hui ?
Pour autant on comprend bien que l’objet de la manœuvre est essentiellement politique : tailler un costar que DSK aurait du mal à endosser et complaire aux millions d’électeurs que le libéralisme sauvage laisse dans le fossé.
Il n’empêche que les problèmes économiques sont là et que l’idéale question du partage des richesses dans l’égalité ne se pose guère avant qu’une croissance significative ne soit revenue. Pour le moment la question serait plutôt de savoir si on doit-on préférer à l’inégalité dans la richesse de certains, l’égalité dans la pauvreté pour tous. L’avenir dira si le jeu politique que mène Martine Aubry aura servi les intérêts du parti Socialiste, ou bien si les Français auraient préféré le camp de ceux qui pensent, à gauche, que mieux vaut créer les richesses avant que de les partager.