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billets d'une pensée ordinaire
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9 janvier 2011

Connivence ou apathie?

Plutôt que de considérer la Mondialisation comme un fait inéluctable mais avec lequel l'industrie Française devrait jouer pour en tirer les avantages tout en respectant les intérêts de nos travailleurs, M. Carlos Ghosn, patron de Renault, en fait un paradigme propitiatoire à des Pays étrangers.

Son raisonnement consiste à ponctionner le génie Français (abondé par l'expérience et les écoles) pour concevoir des machines qui sont ensuite fabriquées, au moindre coût, n'importe où, pourvu que cela relève du seul critère de la rentabilité. C'est ainsi que son dernier modèle haut de gamme sera fabriqué chez Samsung en Corée. Si cela induit le double avantage de donner du travail à des ouvriers étrangers sous payés et de permettre à nos chômeurs de rouler dans des voitures « low-cost », je ne suis pas certain, qu'en tant que producteur d'emploi, le report du rôle social de Renault sur l'État soit une bonne chose: ne serait ce que parce que cela pèse sur la dette de la nation.

Certes il faut admettre que des efforts considérables sont à réaliser pour ajuster nos coûts à ceux du marché international, mais il n'empêche que tant que les Patrons n'auront pas un minimum de conscience Patriotique dans leur rôle éminent de pourvoyeurs d'emplois, l'orthopraxie cèdera le pas devant l'unique et fallacieux critère de rentabilité.

Mais ce genre d'opinion déjà admis comme obsolète au niveau du café du commerce est à cent lieues des préoccupations des écoles de management dont nos éminents décideurs sont diplômés.

Il est vrai que la dénationalisation industrielle a été compensée par la socialisation du sans- travail. Mais cela a des limites: D'une part le nombre des chômeurs dans la société active ne saurait dépasser certains seuils et d'autre part la désacralisation du « Travail » impacte gravement sur la notion du rôle de l'individu en tant que valeur participative dans la société.

Tout comme Ford aux USA, le nom de Renault est, en France, beaucoup plus qu'un simple outil industriel. Ce nom fait partie du Patrimoine et de l'Histoire, notamment Sociale, de la Nation. Je comprend que, pour M. Carlos Ghosn, de par son âge, son origine, sa formation (et pourvu qu'il en ait pleinement conscience), cela relève de la micrologie. Devant ces Chefs d'entreprises dont l'ambition internationale relègue le problème Français au rang du détail, l'État, pourtant important actionnaire de la firme, reste insensible à la question du prestige Français ainsi qu'à la lente agonie des usines de l'hexagone.

A ce train là, nous roulerons bientôt en voitures Chinoises alors que Mercedes, BMW et Porsche auront du mal à fournir au Pays des Mandarins.

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