Quand les peuples votent pour Allah
«Du brahmane au flamine romain
De l’hiérophante au druide
Une sorte de Dieu fluide
Coule aux veines du genre humain» (Hugo)
A l’exemple du Maghreb ou du Machrek, quand verrons-nous ici les Partis de Dieu élus au Suffrage Universel ?
Il n’y aurait rien d’étonnant puisque Démocratie et Religion relèvent du même besoin qu’ont les Humains de se soumettre à des Maitres et procèdent, pour ce faire, d’une même démarche : la Croyance.
Religion dégénérée, la Démocratie n’en reste pas moins un sujet tabou dont la critique vaut blasphème et suscite un émoi comparable à celui de la négation du Christ auprès d’un adepte de l’Opus Dei. C’est, sans doute, parce que la Démocratie, comme la Religion, relève de la Croyance plus que de la Raison. Démocratie et Religion procèdent d’ailleurs d’un même artefact. Ne parle-t-on pas de la «Crédibilité» de tel ou tel candidat ? Crédibilité, n’est-ce pas ce qui fonde, aussi, la «Foi» en Jésus ? De même, la masse des électeurs vote, par croyance, pour des édiles qu’ils ne connaissent pas sur la «Foi» de simples paroles.
Pourtant…«Il doit exister aussi une science de la Société, absolue, rigoureuse, basée sur la nature de l'homme et de ses facultés, et sur leurs rapports, science qu'il ne faut pas inventer, mais découvrir » (J. Proudhon)
On ne peut nier que le rapport Dominant-Dominé est dans l’ordre de la nature et régit aussi celui des Humains--Mais, l’homme qui est forcé à la servilité n’en garde pas moins une âme noble, et tire de sa contrainte Révolte et Liberté. En vérité, l’esclave n’est pas celui qui est soumis, mais plutôt celui qui consent à l’être et le fait d’accepter de choisir ses Maîtres est, en lui-même, un acte de sujétion.
Au fil des Siècles trois principaux moyens ont, tour à tour, servi à dominer les Peuples : Contrainte, Religion et Suffrage Universel.
La Contrainte a l’inconvénient d’induire chez les individus un sentiment de révolte qui fédère les forces populaires, entrainant, ipso-facto, la conscience de leur propre pouvoir.
Les Elites ont alors eu l’idée du Suffrage qui donne, théoriquement, au Peuple le pouvoir de se gouverner lui-même : de ce jour, il a suffi de dire à l’esclave qu’il avait le choix de ses chaines pour faire du révolté un dominé consentant.
Dans ce qu’on nomme Démocratie, ce même Peuple qui était réticent à une contrainte imposée, s’y plie volontiers pourvu qu’il imagine que cette obligation émane de sa propre volonté.
Il n’a pas fallu beaucoup de temps mais un certain talent pour convaincre le Peuple qu’il lui suffisait de mettre, de temps à autre, une enveloppe dans une fente pour avoir le Pouvoir Souverain.
Avec le temps la méthode Démocratique a considérablement évolué au point de devenir un véritable commerce qui occupe, bien sûr, les Politiques, mais aussi un nombre toujours plus conséquent de politologues, experts, sondeurs, conseillers, communicants, journalistes … lesquels vivent tous, plus ou moins grassement, du système. En fait c’est l’Elite, beaucoup plus que le Peuple qui tire, derrière le rideau de l’eudémonisme, le bénéfice concret et substantiel de la Démocratie. D’autant que les «Temps Nouveaux» favorisent la Politique Spectacle, dealant ainsi, avec le football et la télé réalité, une drogue puissante d’anesthésie publique.
A tel point que, tout comme la Délinquance et le Crime, la Démocratie est devenue, en elle-même, un facteur important de l’économie.
Mais, à moins de nier la rupture sociale, de nier le déséquilibre croissant entre riches et pauvres, la lourde charge d’un si grand nombre d’édiles et de dorures pèse lourd sur le Citoyen. L’exemple de la faillite sociale Grecque, Portugaise et Espagnole et ce matin Italienne, pose le problème du cynisme des Gouvernances et des systèmes Démocratiques Européens qui ne savent, dans la zone Euro, que privilégier l’aspect mercantile et financier, sans grand souci de cohérence Politique, Economique et Sociale entre les Pays. Que ce soit dans la froideur Allemande ou dans les larmes de la Ministre Italienne, les Elites dominantes, au lieu de nous rendre des comptes, nous présentent maintenant l’addition : Au nom de la Démocratie.
«Quand le Peuple sera intelligent, alors seulement il sera souverain» Seulement…dit Hugo.
Zut alors !