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billets d'une pensée ordinaire
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5 décembre 2011

Quand les peuples votent pour Allah

 

 «Du brahmane au flamine romain

   De l’hiérophante au druide

   Une sorte de Dieu fluide

   Coule aux veines du genre humain» (Hugo)

 

A l’exemple du Maghreb ou du Machrek, quand  verrons-nous  ici les Partis de Dieu élus au Suffrage Universel ?

Il n’y aurait rien d’étonnant puisque Démocratie et Religion relèvent du même besoin qu’ont les Humains de se soumettre à des Maitres et procèdent, pour ce faire, d’une  même démarche : la Croyance.

  Religion dégénérée,  la  Démocratie n’en reste pas moins un sujet tabou dont la critique vaut blasphème et suscite un émoi  comparable à celui de la négation du Christ auprès d’un adepte de l’Opus Dei. C’est, sans doute,  parce que  la Démocratie, comme  la Religion, relève de la Croyance plus que de la Raison. Démocratie et Religion procèdent d’ailleurs d’un même artefact.  Ne parle-t-on pas de la «Crédibilité» de tel ou tel candidat ? Crédibilité,  n’est-ce pas ce qui fonde, aussi, la «Foi» en Jésus ?  De même,  la masse des électeurs vote, par croyance,  pour des édiles qu’ils ne connaissent pas sur la «Foi» de simples paroles.

Pourtant…«Il doit exister aussi une science de la Société, absolue, rigoureuse, basée sur la nature de l'homme et de ses facultés, et sur leurs rapports, science qu'il ne faut pas inventer, mais découvrir »   (J. Proudhon)

 On ne peut nier que le rapport Dominant-Dominé est dans l’ordre de la nature et régit aussi celui des  Humains--Mais, l’homme qui est forcé à la servilité n’en garde pas moins une âme noble, et tire de sa contrainte Révolte et Liberté. En vérité, l’esclave n’est pas celui qui est soumis, mais plutôt celui qui consent à l’être et le fait d’accepter de choisir ses Maîtres est, en lui-même, un acte de sujétion.

Au fil des Siècles trois principaux moyens  ont, tour à tour, servi à dominer les Peuples : Contrainte, Religion  et  Suffrage Universel.

La Contrainte a l’inconvénient d’induire chez les individus un sentiment de révolte qui fédère les forces populaires, entrainant, ipso-facto, la conscience de leur propre pouvoir.

Les Elites ont alors eu l’idée du Suffrage  qui donne, théoriquement, au Peuple le pouvoir de se gouverner lui-même : de ce jour, il a suffi de dire à l’esclave qu’il avait le choix de ses chaines pour faire du révolté un dominé consentant.

Dans ce qu’on nomme Démocratie, ce même Peuple qui était réticent à une contrainte imposée, s’y plie volontiers pourvu qu’il imagine que cette obligation émane de sa propre volonté.

Il n’a pas fallu beaucoup de temps mais un certain talent pour convaincre le Peuple qu’il lui suffisait de mettre, de temps à autre, une enveloppe dans une fente pour avoir le Pouvoir Souverain.

Avec le temps la méthode Démocratique a considérablement évolué au point de devenir un véritable commerce  qui occupe, bien sûr,  les Politiques,  mais aussi un nombre toujours plus conséquent de politologues, experts, sondeurs, conseillers, communicants, journalistes … lesquels vivent tous, plus ou moins  grassement, du système. En fait c’est l’Elite, beaucoup plus que le Peuple qui tire, derrière le rideau de l’eudémonisme, le bénéfice concret et substantiel de la Démocratie. D’autant que les «Temps Nouveaux» favorisent la Politique Spectacle, dealant ainsi, avec le football et la télé réalité, une drogue puissante d’anesthésie publique.

A tel point que, tout comme la Délinquance et le Crime, la Démocratie est devenue, en elle-même, un facteur important  de l’économie.

Mais, à moins de nier la rupture sociale, de nier le déséquilibre croissant  entre riches et pauvres, la lourde charge d’un si grand nombre d’édiles et de dorures pèse lourd sur le Citoyen. L’exemple de la faillite sociale Grecque, Portugaise et Espagnole et ce matin Italienne, pose le problème du cynisme des Gouvernances et des systèmes Démocratiques Européens qui ne savent, dans la zone Euro, que privilégier l’aspect mercantile et financier,  sans grand souci de cohérence Politique, Economique et Sociale entre les Pays. Que ce soit dans la froideur Allemande ou dans les larmes de la Ministre  Italienne, les Elites dominantes, au lieu de nous rendre des comptes, nous présentent maintenant  l’addition : Au nom de la Démocratie.

«Quand le Peuple sera intelligent, alors seulement il sera souverain»  Seulement…dit Hugo.

Zut alors !

 

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Commentaires
S
Il n'est pas dans le pouvoir des politiques de modifier la nature des terrains sur lesquels ils sèment la bonne parole(selon eux). L'engrais qu'on appelle instruction a déjà pas mal amélioré le rendement. Mais les inégalités persistent.
P
Je suis encore une fois bien d’accord et vous êtes beaucoup plus «Raisonnable» au sens même que je voudrais soutenir en provoquant. S’il n’y a pas de meilleur système que la Démocratie et que celle-ci pousse sur le terreau du Peuple, encore faudrait-il que la fertilité de celui-ci soit l’objet d’une attention dont les politiques se fichent complètement, parfois inconsciemment, à cause de la divergence entre leur intérêt électoral et celui de la gouvernance. Vous dites «il est exclu que "le peuple" puisse devenir totalement intelligent. D'ailleurs, il ne semble pas le désirer, endosser cette responsabilité » Endosser cette responsabilité : voici, je crois, le nœud du problème.
S
Vous allez bien plus loin que Winston Churchill et quelques autres dans la critique de la démocratie, mais votre démonstration est difficilement contestable. Mais alors se pose la question:"que faire, quoi d'autre à la place?" il est exclu que "le peuple" puisse devenir totalement intelligent. D'ailleurs, il ne semble pas le désirer, endosser cette responsabilité. Les différentes composantes d'un peuple portent comme programme la satisfaction de leur désir spécifique.<br /> Qu'aurait donné la démocratie en Europe dans les années 1400? Pas mal de partis ratichons, sûrement!
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