Mieux est de ris que de larmes escrire...
Bayrou dixit : «Un champ d'inquiétudes et de suspicions très grand sur le financement de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy". Venant d’un agriculteur on comprend ces propos, mais que viennent-ils faire de la part d’un candidat à la Présidence de la République dans les vraies préoccupations nationales sur le pouvoir d’achat et le chômage ? 2007 est passé et plus personne n’ignore que Sarkozy est allé au Fouquet’s et qu’il a des amis riches et influents.
Dans quel monde vit M. Bayrou ? Sait-il que sa bonne ville de Pau n’en est plus au temps d’Henri IV ? Sait-il qu’un «présumé» criminel (passé aux aveux) vient d’être relâché pour vice de procédure parce que son avocat n’avait pas pu trouver la bonne porte de la salle d’audience ? Cela (selon les propres dires du tribunal) dû au fait que sa convocation était trop «laconique» ! Saluons ce talent comique des magistrats qui fait de dix coups de couteau un vaudeville.
N’y aurait-il pas là, M. Bayrou, matière à s’inquiéter sur l’efficacité de la justice plutôt que de nous rebattre les oreilles avec des comptes dont le Conseil d’Etat lui-même est responsable. Vous en êtes à reporter votre propre responsabilité du score sur un système de financement : c’est enfantin !
Bayrou, comme d’autres, relève du Freudisme: il vit sa réalité d’adulte par le rêve d’un môme qui voulait devenir Président.
Alors, il serait facile de qualifier cette campagne de chamailleries de cour d’école. Mais plutôt que de ronchonner en observant que l’invective et la malveillance prévalent sur l’argument, je préfère retenir le côté touchant de ces compétiteurs arrivistes qui ne sont, en fait, que des gamins.
Est-il attendrissant ce journaliste au profil anguleux, tellement sérieux dans son rôle de Torquemada qu’il faut se pincer pour croire que l’on ne rêve pas. N’est-il pas risible, cet écologiste moustachu qui se fait filmer descendant de voiture tout en affirmant, quelques instants plus tard, qu’il s’agit d’un vélo… N’est-ce pas merveilleux ? Il faut avoir gardé la fraîcheur d’un enfant de quatre ans pour oser mentir de cette façon-là.
Mais les citoyens ne sont pas en reste de candeur juvénile. J’ai un ami qui dirait qu’ils sont même un peu cons. Moi, je veux en rester à cette naïveté qui consiste à gober l’absurdité selon laquelle les «Verts» tout en dénonçant les méfaits du CO2 en favorisent l’expansion par le relais de nouvelles centrales à gaz ou à charbon, faisant ainsi de l’Allemagne le Pays le plus pollueur d’Europe et le Japon celui d’Asie. Comme si les émanations croissantes de la Chine ne suffisaient pas.
Faut-il voir dans ces aberrations, comme un théâtre de marionnettes dont Bayer (1) ou Gazprom tirent les ficelles à leur profit ?
«Mieux est de ris que de larmes escrire »…Cher Rabelais !