Mediacratie?
On l’aura compris : je ne suis pas un fana du système démocratique, du moins tel qu’il est, et à plus forte raison à la Française. Néanmoins, les choses étant ce qu’elles sont, un minimum de pragmatisme conduit à faire avec.
Dans l’écheveau emmêlé des ficelles républicaines il convient en premier lieu de distinguer celles qui commandent les leviers propres à amener les «Appareils» au pouvoir, de celles que ces élites devront ensuite tirer pour gouverner la France.
Un des défauts (ou avantage) du système démocratique conduit à une confusion entre l’intérêt électoral et national, de telle sorte que l’électeur prend couramment les vessies pour des lanternes. Certains medias, comme France2, participent à l’équivoque en intitulant une importante émission «Des Paroles et des Actes ». Des paroles : oui, mais où sont les actes ? L’acte découle de l’action, laquelle ne sera effective que si on passe du projet à sa réalisation et si l’on mène l’entreprise jusqu’à son terme. Or le titre de cette émission induit une notion de «réalité a priori» qui relève du paralogisme voire du sophisme. Alors qu’on frise tout bonnement l’imposture, le public, qui n’y voit que du feu, en reste inconscient. Mieux encore, cela se fait sans volonté délibérée de tromper de la part de ces journalistes qui en sont, eux-mêmes, venus, poussés par l’audience, à perdre le nord.
Alors que j’en suis à apprécier beaucoup d’entre–eux, de Renaud Dély à Yves Thréard (Pour ne citer dans les divergences que ceux-là) je me demande si, le rideau tiré, les medias sauront faire un examen critique de leur rôle dans cette élection.